The Gathering
 

Site officiel : www.gathering.nl

Membres :
- Anneke van Giersbergen (Chant)
- René Rutten (Guitares)
- Frank Boeijen (Claviers)
- Marjolein Kooijman (Basse)
- Hans Rutten (Batterie)

- Vous pouvez également retrouver quelques photos prises lors de divers concerts du groupe en cliquant ici.


Discographie

     
Fin des années 80, près d’une petite ville néerlandaise nommée Oss. Deux frères unis par la passion de la musique décident de former un groupe. L’un joue de la batterie, l’autre de la guitare. Hans et René Rutten. Quelques amis se joignent à eux : Bart Smits pour la voix, Hugo Prinsen à la basse, Frank Boeijen aux claviers et enfin Jelmer Wiersma pour seconde guitare.

Quelques répétitions qu’on imagine çi et là dans de quelconque locaux. Histoire commune d’une formation de groupe ! Des cheveux longs et une musique résolument énergique en image avec celle de l’époque où se jouaient tous les extrêmes, heavy, trash, métal au sein d’un son puissant et efficace au niveau montée des décibels. Toutefois le groupe comprend très vite que cette voie peut également former une impasse sur soi et décide alors de s’ouvrir à d’autres dérivés du métal et particulièrement à celle du doom. Voix gutturale et riffs de guitare, une batterie imposante, une basse de plomb mais également des nappes de synthétiseur symphoniques… De ce curieux mélange, The Gathering naît…

De la première démo, An imaginary Symphony, au premier album Always s’écouleront quelques années. La Hollande leur reconnaît un certain talent mais il est encore difficile de se tailler une place au sein de la famille Métal. Quelques changements au sein du groupe et un nouvel album en 1993, Almost a dance n’y feront rien. Si le son demeure encore brut, une seconde voix féminine, celle de Martine Van Loon, est mise plus en avant et quelques rares passages acoustiques annoncent timidement une nouvelle direction musicale.

Remercions grandement les frères Rutten d’avoir su détecter en Anneke Van Giersbergen l’artiste qui allait radicalement bouleverser leur son. Si la jeune fille a forgé sa voix au son du jazz et du classique, la magie opère également au rythme des guitares. Désormais le chant sera uniquement féminin. En signant tous les textes de Mandylion, Anneke s’intègre pleinement à ce noyau de musiciens au grand cœur. Sombre et mélancolique, un brin gothique, des envolées lyriques et musicales de plus en plus soudaines, Mandylion est un succès. Une nouvelle icône s’élève. La vraie mutation de The Gathering commence en 1995 !

Saluée avec enthousiasme, la bande se forge également une belle réputation auprès de nombreux fans de métal qui voit en The Gathering la naissance d’un métal atmosphérique à voix féminine. Nighttime Birds prolonge ce succès en 1997 et deux somptueuses reprises « In Power we trust the love advocated » de Dead Can Dance et « When the sun hits » de Slowdive viendront livrer quelques autres influences du groupe sur un single. Fort de ces deux albums, le groupe part en tournée avec Tiamat et Paradise Lost. On excusera toute maladresse des premières scènes: le plaisir de jouer est bien sincère et l’audience ne peut que vibrer au rythme d’un Eléanor ou d’un Nighttime Birds, devenant pour cette première période les deux principaux classiques du groupe.

Alors que la mode aux groupes métal et féminin afflue et voit surgir Lacuna Coil ou Within Temptation, The Gathering s’éloigne lentement du métal et rencontre, en 1999, Attie Bauw la personne du nouveau souffle. Producteur du double How To Measure A Planet ?, le son de l’album se veut empreint d’atmosphères plus calmes et mélancoliques. Taillé pour les grands voyages, The Gathering nous emmène cette fois ci très haut et il sera désormais difficile pour tout fan profondément accroché à leur musique aérienne de pouvoir redescendre. Un live, Superheat, offre alors quelques instants de tournée électrique et montre désormais un groupe ayant atteint sa maturité scénique. Les années 2000… If then Else sera le dernier album studio enregistré pour la compagnie allemande Century Media. Moins envoûtant que le précèdent, parfois dispersé, If Then Else réussit toutefois à allier le son électrique des premiers albums à des compositions plus intimistes proche de celles de How to Measure…

Faisant fi de toute mode commerciale et alors que Black Light District, mini album de trois titres, laissait présager un nouvel album aux tonalités électriques, le groupe surprend en 2003 en explorant un son plus électronique, flirtant de plus en plus avec l’expérimentation. Une sorte de trip rock prenant çà et là de part et d’autre de votre corps et esprit. Souvenirs est un pur chef d’œuvre qui fera cependant fuir quelques auditeurs de la première heure. Les autres fans suivront et Sand and Mercury, site français crée par deux passionnés, devient alors le site Web officiel du groupe. Témoignage d’une belle complicité entre le groupe et la France.

La tournée qui suit est phénoménale. Si le groupe se contente encore de salles modestes, elles sont combles de soir en soir. A un groupe toujours sincère et authentique, le public ne peut donner que sa fidélité. Il faut voir The Gathering au moins une fois pour comprendre que ce qu’ils ont à offrir sur scène dépasse la simple prestation. Aucun mot n’explique cela si ce n’est qu’ «émotion ». Et si ce n’est qu’émotion, il faut la vivre pleinement. Yeux fermés ou ouverts selon, le cœur toujours de partage entre les musiciens et les spectateurs. Et de partage, il en est aussi lors des discussions, autographes, photos en fin de concert et toujours avec le sourire. La scène une fois de plus… Intimement lors de deux concerts donnés dans leur pays en Août 2003 pour l’enregistrement du semi acoustique Sleepy Buildings marquant définitivement leur collaboration avec Century Media. C’est à ce moment là qu’Hugo décide de quitter le groupe pour se consacrer à sa famille et laisse sa place à Marjolein Kooijman. Encore étudiante en musique, elle se familiarise bien vite avec les compositions du groupe et les fans ne tardent pas à adopter cette adorable bassiste pleine de vie !

Après une longue tournée qui a vu le ventre d’Anneke s’arrondir et donner vie à Finn, une compilation de démos et de faux inédits "Accessories Rarities And B Sides" et un premier DVD officiel, A Sound Relief - lire la chronique, le groupe s’offre une pause d’une brève durée avant de retrouver Attie Bauw pour nous livrer leur neuvième album. Hans et René perdent leur père durant l'enregistrement. Plus monotone que rock, Home joue une fois de plus sur une certaine sensibilité. A fleur de peau sur certains morceaux. Un joyau une fois de plus.
Plus de dix ans que le groupe parcoure le monde et la tournée Homelands sera une fois de plus belle et chaleureuse. Presque nostalgique. Les images se joignent à la musique et l'on se prend volontiers à rêvasser, à se souvenir... Lire les chroniques de Lyon / Montpellier. Plus de dix ans et on se demande alors ce que The Gathering aura à nous offrir la tournée suivante.

Juin 2007 et la décision d'Anneke de quitter le groupe... L'effet est brutal chez la plupart des fans.
Si la chanteuse avait pu concrétiser d'autres projets en dehors de The Gathering par quelques duos ou participations diverses, on ne pouvait cependant imaginer son départ. On ne voulait surtout imaginer aucun autre départ. Anneke et sa liberté de choisir, de mener une autre aventure, de vivre tout simplement autre chose. Bien que tristes, nous devons respecter ce choix et dans tout départ subsiste aussi l'espoir. The Gathering n'est pas une histoire finie. Un chapitre est tourné mais il reste encore de belles pages à tourner. On ne sait encore comment le groupe évoluera mais Hans, René, Frank et Marjolein continueront à faire de la musique ensemble. Entre temps, nous nous consolerons par un second DVD tourné au Chilie et un double CD live enregistré durant la dernière tournée.

Quant à Anneke, nous ne pouvons que la remercier pour tous ces moments de grâce, ces instants de rêves les plus beaux où nous avons tous vibrer et lui souhaiter bonne chance pour son futur groupe, Agua de Annique. The show must go on !


 

ALWAYS - 1992

S’il est difficile de nos jours d’écouter cet album, il faut revenir à l’époque où il a été enregistré pour en comprendre les influences. Fin des années 80 et début de celles des 90. La new wave disparaît lentement pour revenir à un son beaucoup plus brut, celui du métal et de ses dérivés.
Le groupe choisit alors le doom death pour sa noirceur ténébreuse en y associant curieusement des nappes de clavier synthétique. Si les textes se veulent mélancoliques, la voix caverneuse de Smits associée aux guitares lourdes et surtout à ce clavier pompeux rendent les compositions bien grandiloquentes. De même la pochette du disque résolument kitsch…
On retiendra toutefois de ce disque quelques titres dont The Mirror Waters, Stonegarden ou Gaya’s Dream offrant quelques rares mais déjà précieux moments planants… Finalement ce clavier…

 

ALMOST A DANCE - 1994

Changement de voix masculine pour ce second opus… Bart Smits quitte le groupe qui recrute alors Niels Duffhues. La voix n’est plus caverneuse mais nasillarde et finalement plus désagréable que celle de son prédécesseur dans ce registre heavy ! Une voix féminine aussi plus présente que sur Always. Le groupe évolue déjà… Preuve en est aussi l’apparition de la guitare acoustique sur la jolie ballade « Nobody dare » où la voix du chanteur devient alors moins criarde. Le disque ne convainc pas et The Gathering aurait pu finir leur carrière sur cet échec si une nouvelle et jeune artiste ne leur redonnait pas espoir…



 

MANDYLION - 1995

L’album du renouveau. Celui de l’ère d’Anneke qui signe toutes les paroles. Preuve de confiance. Le groupe abandonne le chant death pour une musique beaucoup plus accessible sans sombrer toutefois dans la facilité. Le disque débute d’ailleurs sur un riff de guitare avant que ne survienne la voix d’Anneke. Rageuse et mélodieuse à la fois, la voix de la jeune artiste fait de paire avec le son encore métal du groupe.
Strange Machines, Eléanor, Fear The Sea… On retrouve le même schéma de composition que sur les albums précédents mais en étant plus structuré. Le clavier désormais n’apparaît plus comme un élément embarrassant mais officie de plus en plus du côté expérimental et aérien.
Avec l’éponyme Mandylion, le groupe tente une incursion instrumentale et
onirique proche du monde de Dead Can Dance. Sand and Mercury subjugue par sa beauté lancinante et par son final empris de mélancolie de fin de vie. Un des plus beaux morceaux composé par le groupe et Anneke prouve dès lors que le métal féminin est aussi un facteur des plus belles émotions.

 

NIGHTTIME BIRDS - 1997

La consécration et un public qui s’agrandit. Et un riff de plus ! Celui d’Inuit (On Most Surfaces). Très proche de Strange Machines, on pourrait alors craindre un album clone de Mandylion. S’il en garde quelques tonalités, il propose également un ensemble plus rock comme en atteste les titres The May Song et Third Chance. Toujours aussi charismatique, Anneke continue à séduire avec ses envolées de voix en métamorphose et Confusion ou Kevin’s Telescope semblent être crées spécialement pour cet exercice là.
Ils n’en demeurent pas moins de belles compositions rythmées partiellement de grands passages où la guitare électrique s’en donne à cœur joie. Nighttime birds et son refrain attendu devient pour un moment l’hymne du groupe. Un classique ! Shrink conclue brillamment l’album par une ballade
amère piano/voix qui sera reprise en tournée en duo avec Cristina Scabbia du groupe italien Lacuna Coil.

 

HOW TO MEASURE A PLANET ? - 1998

Un nouveau producteur, Attie Bauw et le premier et seul double album du groupe. Un chef d’œuvre qui montre l’intention ô combien courageuse du groupe à vouloir ne pas sombrer dans les facilités d’une musique qui a fait leur succès. Délaissant les longues envolées guitares / voix sans toutefois les abandonner totalement, The Gathering se tourne vers une musique plus paisible qualifiée d’aérienne. Jelmer quitte alors le groupe pour une seule guitare, celle de René. Les principales chansons se veulent planantes : Frail qui ouvre l’album ou The Big Sleep invitant au songe onirique tout comme le long essai au titre éponyme. De jolis textes également qui offrent de possibles réarrangements scéniques et acoustiques comme My Electricity, Marooned ou encore Locked away.
Pourtant, ce sera un morceau électrique, Liberty Bell, que le groupe choisira comme premier single. Efficace mais on préférera de loin le somptueux Great Ocean Road ou Rescue Me et sa guitare grinçante. Travel restera le titre référence de l’album : une longue plage atmosphérique de 09 minutes dont le fameux "I wish you knew, Your music was to stay forever" restera profondément ancré en nos têtes. Une œuvre ambitieuse et réussie même si forcement tout ne peut être parfait.

 

SUPERHEAT - 2000

Le premier album live du groupe enregistré dans leur pays en 1999 et témoignage d’une belle tournée qui comme le titre du disque l’indique aura été électrique.
11 titres des trois albums d’avec Anneke ainsi qu’une plage vidéo Eléanor. Peu de changement quant aux versions originales si ce n’est les guitares plus marquées sur les titres de How to measure… On parvient alors à capter toute l’énergie du groupe à jouer sur scène et pour un peu qu’on puisse l’écouter en fermant les yeux on arriverait même à se projeter pour l’espace d’une petite heure face à la scène. Captivant !



 

IF THEN ELSE - 2000

Des musiciens en perpétuel mouvement comme nous le montre la pochette du disque. Un joli équilibre entre le retour au son plus heavy de Shot to Pieces et de l’atmosphère aérienne et épurée de Herbal Movement. Des ambiances un peu trop dispersées toutefois mais deux classiques teintés de nostalgie, Amity et Saturnine. Un album enregistré peut être un peu trop précipitamment mais qui rengorge encore de somptueux moments comme l’envoûtant Rollercoaster ou la berceuse Morphia’s Waltz. En signant ce dernier album studio avec leur maison de disque de l’époque, The Gathering apparaît désormais comme un groupe désireux de s’affranchir de toutes contraintes imposées et commerciales. La démarche sera salutaire !


 

BLACK LIGHT DISTRICT - 2002

Un mini album de trois titres sur le label du groupe et encore un nouveau visage musical qui se dessine à l’horizon. Black Light District, morceau de seize minutes, surprend par son intimité des premières lignes au piano, le chant plus ou moins parlé d’Anneke et la guitare rageuse de René. Un titre expérimental comme l’a pu faire Archive par exemple avec son Again.
Un must qui conclue désormais les concerts donnant lieu à un interessant petit « affrontement » de guitare entre Anneke et René. Le second titre, Debris, flirte avec l’électrio, électrique et électronique à la fois. Rafraîchissant et revigorant ! Et enfin une version classique au piano et voix épurée d’Anneke pour Broken Glass afin de conclure cet EP qui annonce un futur disque prometteur.

 

SOUVENIRS - 2003

On l’attendait avec impatience ! L’album du danger. En adoptant un style frais et original, The Gathering risquait aussi de décevoir. Qu’à cela ne tienne, le groupe s’offre pour l’espace de 10 titres un ensemble des plus organiques. Dès le premier titre, These Good People, l’auditeur est plongé dans un trip rock onirique qui ne va pratiquement plus le lâcher jusqu’à la fin de l’album. Une basse plus présente, des rythmes entêtants et une batterie percutante. Si les guitares sont bien présentes, elles semblent toutefois s’effacer au profit d’un son plus électronique, proche parfois de celui de Massive Attack. Even the Spirits are afraid et We just stopped breathing parviennent à nous emmener au sommet du nirvana émotionnel et hypnotique tout comme l’épique Golden grounds.
You learn about it, premier single de l’album, douce mélodie pouvant paraître toutefois superficielle au sein de cet ensemble tandis que Jelena, sublime, fera couler quelques larmes aux plus sensibles. A life all mine pour terminer à deux voix cet opus hors de commun.

 

SLEEPY BUILDINGS - 2004

Une nouvelle parenthèse sur scène et ce pour la dernière collaboration avec Century Media. Refusant tout projet fait à la vite et désireux d’offrir à leurs fans une fois de plus un disque à inscrire dans la durée et non dans le moment, The Gathering décide de réenregistrer en version semi acoustique quelques titres de la période pré Souvenirs et surtout de celle des tous premiers débuts ! Face à un public ayant le privilège d’assister à ce bel instant, nos musiciens nous livrent alors des versions d’anciens titres qu’on pensait à jamais enterrés : The Mirror Waters, Stonegarden et Like Fountains. A nouveau travaillés, ils reprennent vie au sein d’autres titres plus récents. Un inédit, piano voix, Sleepy Buildings nous entraîne pour quelque minute dans un petit cabaret où la chanteuse fait du charme au pianiste.
De beaux moments qui montrent l’intelligence du groupe et la belle maîtrise de la voix d’Anneke à celle des musiciens qui de leurs mains respectives ont sû créer à nouveau une atmosphère. Intimiste cette fois ci.

 

HOME - 2006

Désormais chaque disque est un événement dans la vie du groupe mais aussi dans celle de chaque fan. Après l’expérimentation de Souvenirs, on pouvait se demander ce que The Gathering avait encore à nous livrer de son être. Annonçant un retour plus rock et comme le laissait présager le premier titre, Shortest day, disponible avant la sortie du disque, Home joue la surprise une fois de plus en étant peut être l’album le moins rock de la bande ! Du début jusqu’à la fin, un disque intemporel, mélancolique mais aussi chaleureux, qui va falloir encore et encore écouter pour en saisir tout le nectar et prendre le soin de savourer… Jusqu’à la prochaine livrée !

Lire les deux chroniques de cet album en cliquant ici...


 
par Stéphane
le 11 mai 2006
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