Cette année, pour voir
Dream Theater en concert, il fallait être prêt à avaler des kilomètres !
Car, sorti de la date au Zénith de Paris avec
Symphony X le 5 octobre prochain, et de l’apparition au Hellfest le 24 juin, Clermont-Ferrand sera la seule ville française visitée par les New-Yorkais.
Pourtant, à aucun moment, nous ne regretterons les 400 bornes aller-retour effectuées, en pleine semaine, pour assister à la tournée de présentation du petit dernier, « Systematic Chaos » ! - lire les chroniques
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La « mise en bouche », tout d’abord, assurée par les Polonais de Riverside - lire leurs chroniques CD
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ici, s’avèrera d’excellente qualité, tout en ambiances et en atmosphères, en tout cas à des lieues de la démonstrativité de DT. Mariusz Duda est un bassiste présent doublé d’un délicat vocaliste.
Lui et ses sbires n’hésitent pas à ouvrir avec un nouveau morceau, « Panic Room », suivi un peu plus tard de son compère « Reality Dream IV », et des plus classiques « Out Of Myself », « Second Life Syndrome » et
« The Curtain Falls ». La capacité d’envoûtement de Riverside est forte, et les musiciens quittent la scène un à un, laissant le public dans les mains de Dream Theater dans un état de plénitude.
A vrai dire, il fallait bien cela pour encaisser la suite, car, ce soir, DT va donner un concert ébouriffant, de ces moments rares à rendre jaloux les absents !
Comme sur l’album culte « Scenes From A Memory », c’est la jouissive doublette « Overture 1928 / Strange Deja Vu » qui ouvre les hostilités de bien belle manière. Dès sa première intervention, on sent que James La Brie a envie d’en découdre et de tout donner pour le chaud public clermontois. Ainsi, il ne cesse d’haranguer la foule, nous envoie nous faire f… si nous espérons qu’il s’exprime en français ( ! ), s’implique physiquement plus que d’habitude, et assure ses passages les plus aigus sans coup férir (même s’il pestera plusieurs fois contre son micro) !
Le pêchu « Panick Attack » arrive ensuite, suivi de près par deux nouveaux morceaux qui passent très bien le test du live et mettent le public à contribution sur les refrains : « Constant Motion » et « Forsaken », avec ses énormes coups de basse. D’aucuns auraient préféré un titre mythique plutôt que ce dernier morceau mélodique aux légers relents d’Evanescence, mais la surprise qui suivra mettra tout le monde d’accord !
La Brie annonce que quelques dates ont été sélectionnées pour célébrer les quinze ans du « mètre-étalon » du métal prog, l’album « Images And Words », et que nous allons avoir la chance de l’entendre interprété en entier ! Il fallait réellement voir, à cet instant, le visage des aficionados réalisant la rareté du moment, et leur jubilation à annoncer « cruellement » la nouvelle par SMS aux copains restés à la maison ! :o)
S’il est généreux de reprendre un album adulé, encore faut-il lui rendre honneur comme il se doit… Et de ce côté-là, pas d’inquiétude, Dream Theater va faire le nécessaire…
Le classique parmi les classiques, « Pull Me Under », passe comme une lettre à la poste, de même que le délicat « Another Day », avec son saxo repris au clavier par Jordan Rudess. Puis on réalise que le monument virtuose « Take The Time » est en train de se dérouler sous nos yeux.
A peine le temps de se remettre qu’un « Surrounded » remanié, avec une intro au mellotron, et incluant des extraits de « Mother » (Pink Floyd) et « Sugar Mice » (Marillion) lui succède, avant qu’un nouveau très gros morceau ne déboule : « Metropolis - Part 1 » met tout le monde à genoux, et ce n’est pourtant pas fini ! Les vingt dernières minutes de « Images And Words », souvent réarrangées, passent décidément bien vite...
(« Under A Glass Moon », « Wait For Sleep » et « Learning To Live ») se concluant par l’ovation d’une Coopérative de Mai embrasée, qui communie en ce moment rare !
DT l’a fait, et bien fait, et franchement… ça l’a fait ! Après cela, on pourrait déjà rentrer heureux…
C’est sans compter sur deux rappels efficaces, l’hymne « The Spirit Carries On » et son solo gilmourien à souhait, et un « As I Am » survolté qui convaincra même les plus réfractaires à ce titre issu de l’album métallique « Train Of Thought ».
Le bilan de cette soirée s’avèrera, vous l’aurez compris, excellent. Malgré un service d’ordre un peu zélé, la salle de la Coopérative de Mai, copie presque conforme de notre bon vieux Transbordeur lyonnais, assurera un accueil et un confort d’écoute appréciables. La setlist, si elle a, à la fois, négligé quelques grands albums du groupe et repoussé la découverte des quelques « epics » de « Systematic Chaos », ne pourra néanmoins être reprochée au groupe, tant le cadeau « Images And Words » aura été apprécié !
Quant aux musiciens, ils ont montré, une nouvelle fois, le plaisir qu’ils pouvaient prendre sur les planches : Mike Portnoy toujours plus chanteur (l’intro de « Take The Time » tout seul !) sur sa nouvelle batterie transparente, et pro du lancer-rattraper de baguettes en plein morceau ; John Petrucci tout en muscles et en efficacité, communicatif avec les premiers rangs ; John Myung énorme avec ses nouvelles basses Musicman Bongo (et quelques sourires !), Jordan Rudess pas surexposé mais néanmoins impeccable, et, on l’a dit, un James La Brie en pleine bourre !
PS: Un grand merci à David Marsaudon pour nous avoir autorisé à mettre en ligne quelques uns de ses fabuleux clichés du concert. Vous pouvez en voir d'autres sur son site
en cliquant ici.