Dream Theater - Parc des Princes Paris - (25/06/2005)
site officiel : www.dreamtheater.net et le site du fan club francais www.yourmajesty.net
 
 
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Les concerts parisiens en stade du mois de juin commencent à prendre valeur de tradition pour votre serviteur.

AC/DC (avec Pure Rubbish et The Offspring) avait montré l'exemple de bien belle façon en 2001, avec un concert d'anthologie, au Stade de France, où la réussite avait été totale : succès public (80 000 personnes), setlist (le culte « Ride On »), la production, classique mais jouissive, avec une longue avancée de la scène jusqu'au milieu du stade et une plate-forme élévatrice, plus tous les effets habituels, grosse dame gonflable sur « Whole Lotta Rosie », canons sur « For Those About To Rock », cloche sur « Hell's Bells », strip tease d'Angus Young, etc… The Lost Prophets, Slipknot, et surtout Metallica, avaient suivi la voie en 2004, au Parc des Princes, pour une prestation plus contrastée - lire chronique ici.

Cette année, pas de remplissage ou de chauffeur de salle, c'est un formidable pack de trois groupes qui nous est proposé, avec le groupe qui monte, Within Temptation, les rois du métal progressif, Dream Theater, et les empereurs du heavy métal tout court, Iron Maiden !

Notre « pèlerinage » a démarré à Lyon, d'où nous sommes partis avec mon acolyte Jeff et notre ami Denis. Après une courte escale à Dijon pour troquer notre citrouille contre un carrosse de marque allemande et récupérer un quatrième larron, Cédric « Fucking Hostile », nous poursuivons notre voyage studieux vers Paris : nous étant procuré la setlist « prévisionnelle » de Maiden sur internet, nous la déroulons de A à Z en zappant sur les quatre premiers albums du groupe. En effet, le programme de ce soir sera composé uniquement de titres issus d'albums antérieurs à Powerslave (1984) ! Le groupe souhaite, ainsi, récompenser ses vrais fans en jouant ces morceaux très rares, avant de « passer à autre chose » et de, peut-être, ralentir le rythme des méga-tournées.

Après avoir récupéré dans Paris quelques amis supplémentaires (dont Denis et Virgile, guest-rédacteurs occasionnels sur ce site), qui porteront notre groupe à dix, italiens, suédois, aveyronnais, parisiens, hobbits..., nous nous présentons au Parc des Princes vers 16h, au milieu d'une masse déjà impressionnante de t-shirts Iron Maiden, sur des dos essentiellement masculins. L'organisation se montre, une nouvelle fois, surprenante, avec une alternance très déséquilibrée entre les entrées, si bien que malgré une position très favorable, nous pénétrons sur la pelouse du PSG alors que celle-ci est déjà partiellement remplie… Nous serons, néanmoins, à l'heure, pour le début de Within Temptation, ce qui n'a pas forcément été le cas de tout le monde…

Mitch

Malgré les prévisions météo alarmistes, c'est sous un ciel à peine voilé et une forte chaleur que résonnent les premières notes de l'introduction du dernier album de Within Tempation (The Silent Force). Les musiciens arrivent sur cette très grande scène et embrayent directement sur « See who I am », la divine Sharon Den Adel fait alors son apparition - les photos sont ici. Que dire de plus que ma dernière chronique de leur concert au transbordeur de Lyon quelques mois auparavant ? - cliquez ici pour la lire. Et bien pas véritablement grand-chose... même décor sur scène, toujours la même Sharon, magnifique et très en « voix », la longue robe a cependant été remplacée par une courte jupe noire du plus bel effet ;o)

Le show est forcément plus court car le timing est assez serré - 30 minutes - mais d'aussi grande qualité que leur prestation sur la dernière tournée. A ma grande surprise, le son est très bon et la voix de Sharon est assez claire, même s'il est vrai que la musique du groupe Hollandais est loin d'être aussi complexe que celle de Dream Theater ou d'Iron Maiden, il faut reconnaître que le public a été charmé par leur performance ainsi que par leur gros capital sympathie. Force est donc de constater que l'accueil qui leur est réservé est certainement au dessus des espérances du groupe… et c'est tant mieux car ils sont heureux d'être là, cela se voit et cela s'entend. Au niveau de la setlist, la logique a été respecté avec un nombre plus important de morceaux du dernier album ainsi que les deux morceaux phares du groupe à savoir « Mother Earth » et « Ice Queen » pour finir. On peut également noter la reprise de Kate Bush « Running Up That Hill » qui a été joué sur leur dernière tournée mondiale et définitivement adoptée, un régal !

Setlist :
INTRO
SEE WHO I AM
STAND MY GROUND
JILLIAN (I'D GIVE MY HEART)
FORSAKEN
RUNNING UP THAT HILL
MOTHER EARTH
DECEIVER OF FOOLS
ICE QUEEN

Juste le temps de reprendre son souffle et on commence déjà à installer tout le matériel pour Dream theater.
On se rend alors vite compte que de nombreux fans sont présents et attendent ce moment avec une réelle impatience non dissimulée (vos serviteurs par exemple…). Mais revenons d'abord sur un point qui me chiffonne et soyons clairs. Vous pourrez lire sur certains forums ou autres sites que le son global des trois groupes présents ce soir là était « nul », « assourdissant », « mauvais », « pas au niveau », « brouillon » etc… Et bien sachez que pour ma part, j'ai trouvé le son globalement très bon et suffisamment fin pour qu'un non initié puisse bien entendre des morceaux qu'il ne connaîtrait pas. Je n'en suis plus à mon premier concert croyez moi et nous étions placé devant la grande table de mixage, les enceintes bien en face, sans vent…. Je peux vous assurer qu'à aucun moment, je n'ai trouvé le son mauvais. Histoire d'expérience et de perception ?

Alors que l'on entend résonner dans le stade la magnifique musique du film "Orange Mécanique" et que le toujours imposant kit de Mike Portnoy se dévoile, il ne faudra pas longtemps avant que le groupe ne débarque enfin sur scène - voir toutes les photos - dès le départ d'intro de « The Root Of All Evil », premier morceau de leur dernier album Octavarium - la chronique est ici. Cela fait maintenant plusieurs concerts des « génies » américains auxquels j'assiste et je ne peux que rapidement constater qu'ils sont toujours de plus en plus forts et techniquement encore plus au point… Bref, cela ne les empêche pas de nous dérouler une setlist à l'image de leur tournée d'été, résolument métal !

En effet, ne jouant qu'une petite heure (un comble ;-))) il faut aller vite. Après une mise en bouche réussi avec ce premier titre d'un disque qui fait déjà bien parler de lui, ils enchaînent directement avec « A Fortune in Lies », morceau du tout premier album de la formation. Les fans présents dans le stade ont bien compris que Dream Theater n'était pas venu faire de la figuration mais bien démontrer qu'ils méritent largement leur place sur cette scène, au plus haut niveau... Et c'est en continuant par « Fatal Tragedy », magnifique titre de l'album Metropolis Part II qu'ils enfoncent le clou. On se demande alors s'ils vont se calmer un peu et nous laisser quelques minutes de répit… Et bien la réponse est non !

C'est avec « Panic Attack » - deuxième morceau joué du récent Octavarium - que s'enchaîne la suite de cette setlist de folie et nous ne vous dirons qu'une chose, le rendu en concert des nouveaux titres est exceptionnel, mais ça, on s'en doutait déjà ;o) Afin de parfaire cette heure de métal progressif pur, il ne manquait plus qu'un titre de Train Of Thought. Manque largement comblé avec non pas un mais deux titres, à savoir « Endless sacrifice » et « As I Am » joués dans la foulée, une véritable tuerie…

Le groupe est véritablement très en forme, James Labrie chante avec une justesse qui fait plaisir à entendre et les musiciens se régalent devant une telle foule et surtout en première partie d'un groupe qu'ils vénèrent et dont ils ont déjà repris en intégralité un de leur album sur scène - lire la chronique.
Le set se termine par l'hymne « Pull Me Under » et une petite surprise. Effectivement, le groupe se paye le luxe (et ce n'est pas la première fois) d'introduire toute la partie instrumentale complexe de « Metropolis part I » en plein milieu du morceau, ce qui évidement déclenche une hystérie de joie collective, tant les fans aiment ce titre. La petite heure allouée à Dream Theater se termine déjà et le groupe console le public en leur donnant rdv au Zenith de Paris le 6 octobre prochain. Dans tous les cas, une prestation magnifique et une belle introduction pour Iron Maiden. Chapeau !

Setlist :
THE ROOT OF ALL EVIL
A FORTUNE IN LIES
FATAL TRAGEDY
PANIC ATTACK
ENDLESS SACRIFICE
AS I AM
PULL ME UNDER / METROPOLIS part I

Jeff

Après cette bonne grosse claque de la part Dream Theater, les organismes sont plutôt émoussés…
Si l'on sent bien que l'air est plutôt respirable au dessus de la masse du public (ça sert, d'être grand !), il en est exactement l'inverse au ras du sol, comprimés que nous sommes entre la pression des watts et celle de la foule… En gros, ça sent bon les dessous de bras, et il est difficile d'envisager de tenir deux heures supplémentaires à ce rythme sans un petit coup de pouce ! Tiraillés entre la volonté de conserver nos places chèrement acquises, et le souci de finir le concert vivants, nous élisons une mini délégation pour ravitailler le groupe, maintenant éparpillé au gré des mouvements de foule, en boissons fraîches. Se frayer un passage vers la buvette, située à mi-pelouse, est homérique, se faire servir, une gageure ! De plus, les bouteilles étant interdites pour raisons de sécurité, les barmen d'un soir sont dans l'obligation de transvaser toutes les boissons servies dans des gobelets en plastique, d'où une perte de temps assez extraordinaire…

Nous sommes maintenant prêts à assister à la prestation très attendue d'Iron Maiden, qui signe son entrée sur la bande son de l'instrumental « The Ides Of March », avant d'attaquer dans le dur par un « Murders In The Rue Morgue » survitaminé. Et là, nous comprenons que le public de Maiden n'est pas constitué que de quadragénaires fatigués, et que nous allons prendre mal, très mal ! En effet, la foule participe comme un seul homme, chante, pogote, slamme, si bien que chacun est entraîné, de gré ou de force, dans un échange physique impressionnant. Contrairement aux petites salles, dans lesquelles on peut se concentrer sur la musique et sur l'observation des musiciens, les concerts vécus depuis les premiers rangs de la pelouse d'un stade en fusion tel que celui-ci sont une expérience vraiment puissante !
La suite confirmera cette impression : on se fait soulever par la foule qui saute à l'unisson sur « Prowler », on voit passer trois gars au dessus de nos têtes pendant « The Trooper » (sur lequel Bruce Dickinson arbore une superbe veste militaire rouge en plus du traditionnel drapeau anglais - toutes les photo sont ici, on se fait secouer comme jamais sur « Revelations » !

La communion du public avec le groupe est totale, la plupart des paroles sont reprises en chœur, l'auditoire répond parfaitement aux nombreuses sollicitations d'un Bruce Dickinson qui jubile, à l'instar des ses cinq complices. « Air Raid Siren » s'adresse volontiers à la foule en français, confirmant que ce concert a été pensé pour les vrais fans, et que « ceux qui ne comprennent pas le groupe n'ont qu'à s'en aller » (!), annonçant l'enregistrement prochain d'un nouvel album et le retour du groupe à Paris pour deux soirs à Bercy, rappelant avant plusieurs titres combien ils sont chers à son cœur, etc... Ses anglicismes (« je vous présente, sur la guitare - "on the guitar" en anglais ! - Monsieur Adrian Smith ») et son interversion sur l'annonce d'un titre en fin de concert (« Drifter » au lieu de « Running Free » !) ne font, finalement, qu'accentuer le côté humain de sa prestation, chose appréciable au milieu de tant de gigantisme et d'organisation. En tout cas, Bruce Dickinson reste la bête de scène et le chanteur extraordinaire qu'il était à l'époque du mythique « Live After Death ».
Il bouge comme jamais, court, saute, grimpe sur la batterie, utilise tout l'espace disponible, montant souvent à l'étage aménagé en fonds de scène.

Ses partenaires ne sont pas en reste : Steve Harris, dont la basse est, comme toujours, très présente dans le mix, fait galoper sa main droite à 300 à l'heure ; Dave Murray, poupin et souriant, est toujours aussi fluide dans ses solos de guitare ; Adrian Smith retrouve avec inspiration la place qu'il n'aurait jamais dû quitter, alors que Jannick Gers se montre, enfin, un peu moins exhubérant (et donc moins exaspérant !) que d'habitude.
Enfin, le « boxeur » Nicko McBrain, nous impressionne carrément par sa force de frappe métronomique et par ses mimiques habitées (merci les écrans géants !). Dickinson fera mine de l'oublier lors de la présentation des musiciens, ce qui lui vaudra un instant de gloire grâce au public qui scandera « Nicko ! Nicko ! » à s'en casser la voix.

Mais revenons au déroulement du concert et au choix des morceaux, vraiment « culte » pour tout fan de Maiden qui se respecte. Certes, nombre de classiques tels que « Fear Of The Dark », « Can I Play With Madness », « Heaven Can Wait » ou « 2 Minutes To Midnight » sont forcément absents, mais quand ils sont remplacés par des raretés telles que « Drifter », « Where Eagles Dare » ou la fausse ballade « Remember Tomorrow », on savoure son bonheur ! Le moment où l'on fait plus que savourer son bonheur, c'est quand résonnent les première notes d'un « Phantom Of The Opera » inespéré, moment fort du concert, qui plus est enchaîné avec les tubes parmi les tubes, les inséparables « The Number Of The Beast » et « Hallowed Be Thy Name ». Il est également surprenant et intéressant d'entendre des vieux titres de Paul Di'Anno chantés par Bruce Dickinson, qui affiche moins de gouaille, mais plus de lyrisme et de mélodie. Même si on en a plus l'habitude, on ne se lasse pas non plus du son unique du maître d'équipage Steve Harris, dont la basse Fender Precision se détache magnifiquement sur les intros de « Wrathchild » et « Running Free », ou encore sur un « Sanctuary » qui viendra conclure un concert haut en émotions.

Le son global, s'il s'avère très correct, est peut-être un ton en dessous de celui de Dream Theater ; pour preuve, les moins fans d'entre nous avouent avoir eu du mal à accrocher la mélodie de certains morceaux qu'ils ne connaissaient pas. Mais force est d'admettre que trois guitares ne doivent pas être faciles à sonoriser, et que les hurlements de plusieurs dizaines de milliers de personnes ne doivent rien arranger à la perception du son du groupe ! En tout cas, nous ne saurions que trop vous conseiller de choisir vos places en pelouse, au Parc : si la vision est plus difficile qu'en tribune, le son arrive, lui, bien en face et sans parasites, contrairement aux plus hautes places en tribune, qui souffrent de l'écho produit par la « coquille » du toit du stade ! En ce qui concerne les lumières, nous n'avons pas eu le temps d'apprécier à leur juste valeur les trois énormes rampes de lights triangulaires à hauteur variable : en raison du beau temps et du moment de l'année (fin juin), la nuit complète n'est pas tombée avant les trois ou quatre derniers morceaux ! Qu'à cela ne tienne, le groupe et sa mascotte Eddie (en buste suspendu ou en échasses et en os) ont suffisamment assuré le spectacle pour ne pas que cela s'avère pénalisant. Sans oublier les nombreux backdrops (fonds de scène) qui se sont succédé au fil des morceaux.

A cette occasion, et en guise de conclusion de cette chronique « fleuve », nous saluerons le professionnalisme du groupe, sa mise en place, sa maîtrise de la scène et son dynamisme. Les titres les plus anciens de son répertoire (les plus bourrins, aussi !) sont passés comme une lettre à la poste, et aucun temps mort n'est venu ralentir le rythme d'un concert « pied au plancher », la plupart des titres étant enchaînés comme à la grande époque.

Merci donc à Within Temptation, Dream Theater et Iron Maiden qui nous ont offert une soirée de métal complète, sympathique et jouissive. Merci, également, au public qui s'est, malgré la concurrence du "Fury Fest", déplacé en masse, et qui a assuré l'accueil qu'ils méritaient à ces trois groupes, tout en générant une ambiance vraiment digne des grands concerts de rock !

Setlist :
THE IDES OF MARCH (intro enregistrée)
MURDERS IN THE RUE MORGUE
PROWLER
ANOTHER LIFE
THE TROOPER
REMEMBER TOMORROW
RUN TO THE HILLS
WRATHCHILD
REVELATIONS
WHERE EAGLES DARE
DIE WITH YOUR BOOTS ON
PHANTOM OF THE OPERA
THE NUMBER OF THE BEAST
HALLOWED BE THY NAME
IRON MAIDEN
RUNNING FREE
DRIFTER
SANCTUARY

 
par Mitch et Jeff
le 28 juin 2005
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